Étymologiquement, la calligraphie est l’art de bien former les lettres. Tous les graffeurs seraient-ils donc des calligraphes ? Peut-être, en tout cas c’est une vision que défendent pas mal d’artistes. Toutefois, la plupart sont autodidactes (du moins en calligraphie) et leur connaissance des rythmes et des masses des caractères se forge avec l’expérience. Alors, utiliser sa connaissance de la calligraphie traditionnelle pour enrichir ses graffiti et inversement, pourquoi pas ?
C’est en tout cas ce que fait Niels « Shoe » Meulman depuis quelques années. Né en 1967, il a commencé à taguer à 12 ans jusqu’à progressivement devenir une légende du graffiti à 18. Parti à New York, il rencontre Dondi, Rammellzee, Haze, Quik et Keith Haring. Puis il forme les Crime Time Kings avec le parisien Bando et le londonien Mode2. Ensemble, il donnent un nouveau style au graff européen. Dans les années 90, il se perfectionne aux côtés d’Anthon Beeke Célèbre graphiste néerlandais.
Son projet Calligraffiti lancé en 2007 est un dialogue entre graffiti et calligraphie où les deux techniques s’influencent, s’interpénètrent jusqu’à former un tout cohérent. Prédominance de noir et blanc, coulures, bombe, pinceau ou plume, peu importe le support, dans toutes ses créations règnent d’un côté la même maîtrise de la lettre et de l’autre la même envie de s’affranchir des codes. Comme le montre cette belle interview réalisée par Nalden (en néerlandais, sous-titrée en aglais).
Pour en savoir plus : sur Calligraffiti, Niels « Shoe » Meulman et Nalden
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