Nigel Peake aime les motifs. Les répétitions de traits, les lignes parallèles, les pointillés. Il les assemble pour en faire émerger des plans, des animaux, des architectures imaginaires. Il cisèle son dessin comme on broderait un tissu précieux. Cet attrait pour les motifs et les matières a séduit Habitat, qui lui a demandé de dessiner une collection d’objets en 2008, hamac, assiettes, transat. Au-delà de la décoration, on sent chez lui un plaisir de la précision, une patience proche de celle d’un graveur à la pointe sèche. Son travail me fait penser à des oeuvres d’étudiants ou d’artistes du Bauhaus, en particulier celles de Gunta Stölzl par son choix de motifs et sa façon de poser les couleurs dans ses dessins. Sur son site, je vous recommande l’espace «publications» où sont rassemblées des séries classées par thème. Il expose à Edinburgh à partir de jeudi et jusqu’au 4 septembre au Schop, Espace d’exposition sur St Mary’s Street.
Illustration
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mai 09
Au commencement de l’affiche était… le trait
Difficile de se dire aujourd’hui : je vais créer une affiche, un flyer, une pochette de disque sans utiliser d’ordinateur. Pourtant, des graphistes/illustrateurs s’en éloignent délibérément, sans doute pour affirmer une expression artistique vraiment personnelle. Fini, les typos toutes faites, les visuels tout droit sortis d’une quelconque banque d’images, les illustrations vectorielles sans saveur, place au trait, aux collages et aux découpages ! Les créations de Jean Jullien, graphiste français basé à Londres s’inscrivent tout à fait dans cette démarche. À la façon d’un Savignac ou d’un Villemot qui aurait tout assimilé du street art et des art toys, il utilise pinceau, colle et ciseaux pour créer des affiches, des tee-shirts, magnifiques de force et de simplicité. Pour voir son travail de plus près, rendez-vous sur son site ou à la Galerie des Arts Graphiques jusqu’au mois de septembre, en attendant un livre à paraître aux éditions Michel Lagarde à la rentrée 2009…