Culture visuelle


20
mar 10

Échanges entre Graffiti et calligraphie

Étymologiquement, la calligraphie est l’art de bien former les lettres. Tous les graffeurs seraient-ils donc des calligraphes ? Peut-être, en tout cas c’est une vision que défendent pas mal d’artistes. Toutefois, la plupart sont autodidactes (du moins en calligraphie) et leur connaissance des rythmes et des masses des caractères se forge avec l’expérience. Alors, utiliser sa connaissance de la calligraphie traditionnelle pour enrichir ses graffiti et inversement, pourquoi pas ?

C’est en tout cas ce que fait Niels « Shoe » Meulman depuis quelques années. Né en 1967, il a commencé à taguer à 12 ans jusqu’à progressivement devenir une légende du graffiti à 18. Parti à New York, il rencontre Dondi, Rammellzee, Haze, Quik et Keith Haring. Puis il forme les Crime Time Kings avec le parisien Bando et le londonien Mode2. Ensemble, il donnent un nouveau style au graff européen. Dans les années 90, il se perfectionne aux côtés d’Anthon Beeke Célèbre graphiste néerlandais.

Son projet Calligraffiti lancé en 2007 est un dialogue entre graffiti et calligraphie où les deux techniques s’influencent, s’interpénètrent jusqu’à former un tout cohérent. Prédominance de noir et blanc, coulures, bombe, pinceau ou plume, peu importe le support, dans toutes ses créations règnent d’un côté la même maîtrise de la lettre et de l’autre la même envie de s’affranchir des codes. Comme le montre cette belle interview réalisée par Nalden (en néerlandais, sous-titrée en aglais).

Pour en savoir plus : sur Calligraffiti, Niels « Shoe » Meulman et Nalden


24
fév 10

Choisissez vos légendes, Stéphane Massa-Bidal écrit la sienne

© Stéphane Massa-Bidal

En tombant, il y a quelque temps sur les illustrations de Stéphane Massa-Bidal rassemblées sur sa page Flickr, j’ai tout de suite été séduit par son concept rétrofuturs et par la sélection minutieuse des images et des légendes disproportionnées qu’elles contiennent. S’il se décrit comme un autodidacte en graphisme/illustration l’influence de la sémiologie sur son travail est perceptible au premier coup d’œil. J’aime sa façon de « remixer » les images en leur donnant un nouvel éclairage grâce au prisme de la légende. Si le fait d’utiliser des visuels vintage peut évoquer l’univers de Mark Weaver ou d’autres graphistes, je trouve qu’il se dégage de l’ensemble de sa production un esprit, un humour proches de celui de Pierre Desproges, Jacques Tati ou des parodies publicitaires d’Hara-kiri.

© Stéphane Massa-Bidal

© Stéphane Massa-Bidal

© Stéphane Massa-Bidal