mai, 2009


13
mai 09

Le polaroid, entre peinture et photographie…

Times Square, New York 2008 © Christian McManus

Presque un an après l’arrêt de la production de films instantanés sous le label Polaroid, j’espère que les passionnés de «the impossible project» vont réussir leur projet de relancer la production d’un support compatible avec les appareils anciens. Un photographe en particulier doit être impatient de tester ce nouveau film, le polaroid étant depuis 1997 le support principal de son travail. Il s’agit de Christian McManus, dont la Galerie Jamault expose jusqu’au 13 juin une série sur New York réalisée en 2008. Si ce n’est pas la première fois que je vois des manipulations de polaroid, ayant moi-même expérimenté le principe quand j’étais aux Arts Décos, j’ai été troublé par les images de cet artiste franco-chilien. Mon esprit sait que c’est une photographie mais mon œil voit une peinture. Pour moi, c’est un peu l’inverse des tableaux de Richard Estes, dont je sais qu’ils sont peints mais que mon œil lit comme des photographies. Il est d’ailleurs curieux de remarquer comme leurs images se rejoignent alors que leur démarche est inversée, l’un cherchant à s’éloigner du réalisme photographique, l’autre à s’en approcher.

Taxi at downtown, Chicago 2008 © Christian McManus

Apollo, 1968 © Richard Estes

34th Street, Manhattan, Looking East © Richard Estes


12
mai 09

Ron English fait la chasse aux mythes

Marylin Mouse Mask © Ron English

©DR

Notre regard est tellement éduqué dès la petite enfance à reconnaître les codes visuels, les marques et les personnages emblématiques (héros) que détourner ou casser ces codes est un des moyens les plus simples de créer un impact visuel. Parmi les artistes qui ont fait de ce principe le moteur de leur expression, Ron English et l’un de mes préférés. D’abord connu pour ses détournements d’affiches publicitaires ou ses graffitis, ses toiles sont maintenant exposées dans galeries les plus réputées. Il se réapproprie tous les personnages mythiques de la pop culture américaine (Marylin, Mickey, Charlie Brown…), les mascottes des multinationales (Ronald McDonald, Le chameau de Camel…) et les tord pour en faire des personnages hybrides, souvent inquiétants. La dimension politique de son œuvre a pris une nouvelle ampleur au moment de la campagne présidentielle aux États-Unis où le placardage sauvage de ses affiches « Abraham Obama » a eu droit à des reportages sur les principales chaînes de télévision. Un film documentaire a été tourné qui retrace cette aventure, dont voici la bande-annonce :

Si le travail de Ron English vous intéresse une exposition intitulée «Lazarus Rising» se tient à la galerie Elms Lesters à Londres jusqu’au 6 juin 2009. Vous pouvez même acheter en ligne l’un des 1000 exemplaires numérotés et dédicacés du catalogue de l’exposition ici.

Mandala Grin © Ron English ; King Gene © Ron English